Georges Pacheco & Estelle GRANET
MANOUCHES - Un voyage généalogique avec les descendants de Didi et Canette
De 2019 à 2022, Georges Pacheco, photographe et Estelle Granet, auteure, ont sillonné cinq départements à la ren contre des Duville, une grande famille de Manouches buissonniers. Un périple artistique et généalogique qui les a menés des Pays de la Loire à la Normandie sur les traces des descendants d’un couple emblématique, Émile dit "Didi" et Eugénie dite "Canette". (...)
RIMA SAMMAN
L’amour se porte autour du cou
Enfant, j’étais captivée par l’imaginaire fantasmagorique qui débordait de l’album de famille de mes parents. J’aimais beaucoup m’y plonger en mes heures perdues, surtout à l’heure de leur sieste. Je me racontais alors un tas d’histoires romancées, inspirées des films égyptiens diffusés alors à la télé libanaise. Plus tard, j’avais quitté le Liban en emportant
une seule photo dans ma valise : celle de mon petit copain en maillot de bain, me souriant sur la plage. (...)
L’amour se porte autour du cou conte avec une ambivalence joyeuse, notre penchant à réinventer et à fantasmer nos identités et nos origines.
MICHAËL SERFATY
Michaël, les miens et moi
La mémoire est une trace.
L’enfance une empreinte.
J’ai rédigé mon présent, des années durant, en inondant de lumière et de couleur des grains d’argent, au gré des villes et des continents. Puis j’ai obscurci mes lumières, parce que la vie se charge de mettre un voile sur nos abat-jours. Les pixels m’ont aidé, et m’aident encore, à y voir dans la nuit et dans les ambres et les indigos des clartés ambigües.
Mais quand arrive le temps de vider la maison de ses parents, de considérer ce pathétique héritage d’images, papiers, porcelaines et métaux ternis, l’histoire des traces et des empreintes remonte au grand jour. Et sa densité. Et son relief.
Car une trace, une empreinte ne peuvent se satisfaire d’une surface plane de papier, si précieuse fût-elle. Tous ces souvenirs se mettent à dialoguer, en assemblages insensés, de colères ou d’apaisements.
ALBUM(S)
Katel DELIA
Entre-temps, de Malte à Tunis
« Ma famille paternelle maltaise a conservé de nombreuses photos de l’époque où elle a dû immigrer en Tunisie. À un moment, ces photos ne me suffisaient plus. J’ai éprouvé ce besoin de me rendre sur place, à la fois pour ressentir les parfums, les sons, les ambiances, mais aussi me rappeler ces moments que je partageais avec lui. »
www.art.katelia.com
Ingrid DORNER
Edit
« Aux négatifs de ma grand-mère, j ́ai superposé les miens. Par cet acte, je mêle deux regards et deux époques, je m’inscris dans les pas de «mémé Edith» tout en bousculant la fixité qu’ impose les clichés originels. Ce contact physique des deux négatifs devient un acte qui fait sens : une manipulation charnelle entre passé et présent. »
www.ingrid-dorner.art
Noëlie GIRAUD
Des teintes
« Avril 2020. J’ai ressorti mon vieil appareil photo argentique, j’ai donné à ma fille Margot le magnétophone cassette et la caméra super 8 à ma fille Billie... on a écrit un
film, on l’a tourné en famille. Et j’ai pris des photos...
Comme si ce temps suspendu du confinement avait ouvert un espace nostalgique d’une famille qui prenait à nouveau un temps sans limite pour être ensemble. »
www.facebook.com/noelie.giraud.7
Nathalie GUIRONNET
Trois soeurs
« Cette série sur "les sœurs" est un travail très personnel et très intime qui a été commencé pendant le confinement en mars 2020. Cet arrêt momentané et le repli de la famille sur elle-même, m’ont donné l’occasion de pouvoir suivre, au plus près, leurs états d’âme et leurs relations. »
www.nathalieguironnet.wixsite.com
Christian MANTEAU
Grandeur et décadence
« On recueillait les épreuves dans un bel album ; on encadrait l’œuvre finale, qui trouvait sa place sur la cheminée, ou au mur du salon. Puis les générations passant on les a remisées, mises au placard ou au grenier et, un triste jour, elles ont disparu des mémoires familiales, pour finir au milieu de mille vieilleries : grandeur et décadence ! »
www.artimages.book.fr